Le site de l’église de Périers-sur-le-Dan contient les vestiges d’un habitat datant des époques mérovingienne et carolingienne. Mais l’origine de l’église remonte au VIII siècle. Elle doit son nom à Saint Ouen qui fut évêque de Rouen de 640 à 684 après avoir joué un rôle important à la cour du roi Dagobert. Après sa mort, ses reliques eurent la réputation de provoquer des miracles.
Le premier bâtiment dont les murs étaient appareillés en opus spicatum fut détruit au ixe siècle, période de grands raids normands. Au XI siècle, après la conquête de l’Angleterre en 1066 les Normands construisirent de nombreuses églises et monastères grâce aux richesses rapportées d’Outre-Manche. L’église Saint-Ouen fut rebâtie à cette époque et agrandie d’un collatéral accolé au nord de la nef. Son toit en charpente fut recouvert d’ardoises vertes du Cotentin.
Au XIII siècle, le choeur de l’église fut reconstruit dans le style gothique qui s’immisça aussi dans la nef par quelques éléments comme la porte tréflée percée dans le mur sud et la crédence trilobée aménagée dans ce même mur.
Au XIV siècle, des fresques représentant la vie de saint Ouen furent peintes sur les murs du choeur. La Normandie souffrit particulièrement pendant la guerre de Cent Ans de 1337 à 1453. L’église tomba en ruines. Après la fin des hostilités, le bas-côté devenu inutile fut démoli et le mur de séparation comblé. Seule une arcade fut conservée avec ses deux colonnes et chapiteaux. L’édifice fut recouvert de tuiles rouges.
Vers le milieu du XVI siècle, la religion réformée s’imposa dans le village. L’église se transforma en temple de 1557 à 1577. Mais à la faveur de la Contre-Réforme, l’église fut réinvestie par les Catholiques qui, trop peu nombreux, abandonnèrent l’usage de la nef. Un grand maître-autel fut construit au XVII siècle et les fresques recouvertes d’un badigeon blanc.
En 1791, le curé réfractaire dut s’enfuir et la paroisse fut rattachée à Mathieu, localité voisine.
En 1914, le bâtiment fut classé Monument Historique. Des fouilles effectuées en 1929 puis en 1970 permirent de dater certaines parties de l’édifice et découvrirent des vestiges mérovingiens à proximité du site.
Dans les années 1980-1981, des travaux de consolidation et restauration permirent la réouverture du choeur pour la fête de la Saint-Ouen et les journées du patrimoine.